dimanche 26 juin 2011

Cannibal Corpse - Global Evisceration

[petite parenthèse : un de mes lecteurs m’a demandée pourquoi le blog était moins actif ces derniers temps… Parce que j’étais plongée en pleines révisions, ayant un examen entre le 18 et le 23 juin dernier. Examen passé, résultats dans une semaine, et maintenant, je peux reprendre une vie « normale » et donc le clavier pour chezmaggot. Désolée pour ceux qui ont été frustrés par le silence…]


Comme toute fan de Cannibal Corpse qui se respecte, il me fallait ce DVD, c’était impératif.

Metallian en disait que c’était un cadeau que le groupe offrait à ses fans. Je confirme.

Les parties concerts auraient pu suffire, ça aurait été déjà très bien. Au lieu de ça, c’est un véritable journal de tournée qu’ils nous ont offert.

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que la vie en tournée, c’est dur. Les gars tournent depuis 20 ans (et ils le reconnaissent eux-mêmes, ils souffrent plus qu’il y a 15 ans… Visiblement, il n’y a pas que mon cher et tendre qui est « trop vieux pour ces conneries »), dorment en moyenne 3 heures par nuit, mais mettent un point d’honneur à donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque concert. Cette tournée qui est présentée, vue/vécue de l’intérieur, est en fait un chelem des festivals d’Europe, de la Suède à la Turquie, de la Russie à Malte… Trois dates étaient importantes pour eux : la Turquie, Malte et Israël, car ils n’y avaient jamais joué. On sentait une certaine excitation à l’idée de jouer dans ces lieux inconnus.

Je ne vous raconterai pas toutes les affres de la tournée, la fatigue, le stress, la difficulté d’offrir à chaque fois un set digne de ce nom aux fans, malgré tout… Je ne vous raconterai pas non plus Alex qui s’endort la tête sur un ampli, Paul qui appréhende l’avion (et pas parce qu’il a le mal de l’air), Pat qui fait les boutiques, le groupe à un nombre varié faisant du « tourisme » éclair, les bagages (instruments) "perdus" lors d’une escale…. Si tout cela vous intéresse, vous n’avez qu’à le regarder par vous-mêmes. Je vais juste, comme d’habitude, pointer du doigt ce qui m’a le plus marquée.

Le set-list, d’abord. Personne n’est jamais content avec le set-list. Parce qu’en 20 ans de carrière, 11 albums studios contenant en moyenne 10 titres, vous avez déjà 110 titres à votre catalogue (et encore, je ne compte pas les EPs…). En concert, vous devez jouer de 12 à 15 morceaux. Quand on sait qu’en plus, une tournée vient en promotion d’un album, ça vous fait déjà 4 titres au moins du nouvel album à jouer « impérativement ». Bilan des courses, sur 100 chansons (Pourquoi 100, t’as dit 110 tout à l’heure ? Parce que les 10 dernières sont celles du nouvel album, m’enfin suivez quoi !) vous devez en choisir 11 au mieux, 8 au pire… Et forcément, vous allez en prendre certaines que le public aurait forcément laissé de côté et vice versa. Les tubes « incontournables » comme Hammer Smashed Face ou d’autres, sont obligatoirement joués parce que le public les adore. Mais on sent que parfois, même celui-là, ils aimeraient bien le laisser tomber au profit d’autres. Et puis, nostalgie de 20 ans de carrière, Cannibal remet au goût du jour de vieilles chansons, parmi les premières à être supprimées dans l’écrémage, dont certaines n’avaient jamais été jouées live par George ou Pat. Redécouverte de vieux morceaux qui ont fait dire à Alex qu’en les confrontant avec les récentes, on pouvait vraiment constater l’évolution…

La rencontre avec les autres groupes… Ils arrivent à un festival où ils vont partager la même scène qu’UDO (bon je vous avoue, je ne connaissais pas ce groupe, une fois de plus, Wikipedia est mon ami : UDO est le groupe formé par le chanteur d’origine d’Accept en 1987) ; bref, voilà nos compères, les yeux brillants, le sourire jusqu’aux oreilles en train de répéter « UDO » comme tous les fans de base. Non, visiblement, ils n’ont pas oublié d’où ils venaient.

Et puis cette scène surréaliste, à mon goût mais je dois pas être la seule, des retrouvailles en backstage de Chris Barnes et de ses anciens acolytes. Ca m’a fait tout dôle… J’ai eu la sensation que je n’étais pas la seule à qui ça faisait tout drôle. Moi j’étais restée sur les propos peu amène que Paul tenait, à l’époque (en même temps, c’était tout frais) :


et en avais déduit que le ressentiment vivace envers Chris était partagé par tout le groupe. Mais finalement, c’était il y a 15 ans tout ça, ils se sont calmés et c’est très courtoisement que Chris, Alex, Paul et Rob se sont serrés la main. Je sentais par contre, une certaine tension, tant chez Pat (qui est arrivé après l’orage) que chez George qui, il faut le reconnaître, a dû avoir beaucoup de mal à se faire sa place auprès des fans (voir notamment mon post plus ancien : http://chezmaggot.blogspot.com/2011/03/anecdotes-de-concert-iii.html; je doute que le public français ait été une exception). Bref, ça m’a vraiment fait tout bizarre…

Les fans… Il est une chose qui ne change pas malgré les années qui passent, c’est l’attitude du groupe face à ses fans. Rien que pour ça, ce groupe vaut de l’or ; Cannibal a toujours été proche de ses fans, et ce DVD me laisse la sensation qu’il est un grand remerciement à tous les fans (d'ailleurs, dans les bonus, il y a un supplément qui n'est constitué que de photos de fans). « On est jamais venu dans votre pays ? Ne vous inquiétez pas, c’est parce qu’on n’a jamais pu. Mais dès qu’on en aura l’occasion, on ne se gênera pas »…

Au sujet des fans, donc, deux petites scènes qui m’ont fait sourire :

-         lors d’une journée de pause entre deux dates, le groupe se retrouve à zoner dans un bled visiblement paumé. Et là, un fan (qui appellera derechef ses deux potes fans également), tombe sur le bus, les reconnaît, et vient leur parler. Et Alex de dire, en substance « ils ont beaucoup de courage, parce que si, quand j’étais jeune, j’étais tombé sur [je ne sais plus qui, mais quelqu’un dont il était (est) fan], je ne sais pas si j’aurai eu le cran de l’approcher » ;

-         avant un concert, le groupe dédicace la peau de la charleston de Paul [edit : maintenant, vous savez que je ne suis pas batteur... Il s'agit bien entendu de la peau de caisse claire et non pas de Charles' qui est une cymbale... Merci à mon cher et tendre de m'avoir signalée cette erreur impardonnable :p] ; à la fin du concert, il lance la peau dédicacée à la foule… Après ledit concert, Paul tombe, au milieu des fans, sur le type qui l’a récupérée et qui lui raconte sans sourciller, qu’il s’est battu pour la récupérer, et que c’est la deuxième qu’il attrape. J’ai vu le visage de Paul se crisper, j’ai cru qu’il allait lui reprendre des mains pour la donner à un autre fan qui lui, n’en avait pas déjà une à la maison… Et finalement, malgré toutes les dédicaces, photos et même médiator que j’ai du groupe, j’avoue, j’aimerai bien l’avoir cette peau… on ne se refait pas, après tout…

Enfin, un petit mot quand même sur le DVD dans sa globalité. Il y a bien un set list totalement reproduit (dont vous trouverez moult extraits sur youtube), en club, le groupe ayant choisi de ne pas reproduire un concert de festival. Pourquoi ? Ils l’expliquent au début, ils sont faits pour les petits clubs, c’est là qu’ils ont toujours joué, c’est là qu’ils se sentent à l’aise et qu’ils prennent leurs pieds. Cannibal n’est pas un groupe de stade (ce sur quoi j’abonde ; je n’ai jamais aimé les voir sur scène plus qu’au gibus, club miteux s’il en est, mais dans lequel leurs prestations étaient phénoménales) Et ils ont choisi pour ce faire deux clubs dont ils estiment que le public est le plus extrême...

Entre chaque titre, des moments de vie de tournée (pas forcément toujours des interviews, ce serait barbant). Chaque membre a un peu filmé (vive les caméras sur les portables), notamment Paul qui s’amuse à traverser la scène avant le concert pour « prendre la température » de la foule et qui nous balade donc, dans sa main…

Bref… un cadeau de Cannibal à ses fans ? Indéniablement ! Mais plus que ça ; si vous voulez vraiment savoir comment se passe la vie en tournée, ce DVD est pour vous. Après, quand vous verrez votre groupe préféré, vous garderez en mémoire après quelle galère ils sont arrivés devant vous…

Bien à vous,
Maggot

Musique écoutée pendant la rédaction du post : Immortal, Blizzard Beasts et Sons of the Northern Darkness, Slayer, Seasons in the Abyss

2 commentaires:

  1. Ben non; en même temps, Accept, j'ai jamais été trop fan... :p
    Merciiii :D

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  2. Avant d'arriver sur scène, je rappel quand même que c'est les groupes qui ne vivent pas de leur musique qui galère un max. C'est limite on arrive dans un coin inconnu, une langue inconnu et on doit se demerder pour se nourrir avant de monter sur scène. Le repas n'est souvent pas offert. Les ballances sont faites à l'arrache du coup si vous n'avez pas noté tous les volumes, vous jouez avec un son pourri. Le mieux c'est de faire un contrat avant de se déplacer avec de bonnes conditions pour jouer.

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