mercredi 16 mars 2011

Metal: a headbanger's Journey (en VF: Métal: voyage au coeur de la Bête)

Déjà, je pousse un hurlement introductif : cette traduction du titre est aussi stupide que mal venue ; elle est tellement stupide et malvenue qu’au-delà du cri d’orfraie qu’elle m’inspire, j’ai du mal à ne pas soulever tous les arguments dans un désordre illogique né de mon indignation profonde. Je vais tout de même essayer là, comme ça ; cette traduction est stupide et mal venue parce que :

§      elle ne correspond pas à la traduction littérale qui aurait été d’une part plus juste et plus honnête ; la traduction littérale est « Métal : le voyage d’un headbanger » ; au pire on aurait pu traduire également « Métal : le voyage d’un hardos », « Métal : le voyage d’un fan », « voyage au cœur du métal », « voyage d'un métalleux» ; en vrac 5 traductions qui me semblent beaucoup plus proches et surtout beaucoup adéquates ;
§       le film passe un certain temps à parler du satanisme, mais également à dire que finalement, c’est beaucoup plus une imagerie de style qu’une religion affirmée et majoritaire chez nous, du coup le terme « bête » est particulièrement déplacé, d’autant plus qu’elle représente totalement cette manie de stéréotyper le métal et ceux qui en font partie, que dénonce justement le réalisateur du film (tous les métalleux étant des satanistes, c’est bien connu) !

Si je tenais l’imbécile qui a décidé de cette traduction, même si c’était Sam Dunn (réalisateur, que j’apprécie outre mesure, comme vous pourrez le voir plus loin) qui avait opté pour celle-ci, il entendrait parler du pays, moi je vous le dis.

J’ai fini mes récriminations indignées et vous parle maintenant du film en question.

Sam Dunn est anthropologue parce qu’il « n’existait pas de cursus sur le métal à la fac » et il est également un métalleux depuis l’âge de 12 ans. Après avoir achevé ses études d’anthropologie, il décide donc d’appliquer les principes de cette science à une communauté bien particulière dont il fait partie, celle des métalleux. Et il en a fait un film. Un bijou. Et comme un beau bijou, bien choisi, il nous va bien. Il est taillé juste pour nous, montre ses plus beaux atours et ses plus noirs aspects, révèle son histoire et ses origines. Bref, vous l’aurez compris, j’aime ce film. Parce qu’il est vrai, parce qu’il dit réellement ce qu’est le métal, parce que celui qui l’a fait connait ce monde, l’aime, le respecte et ça se sent, ça transpire en chaque minute de ce documentaire. Ce n’est pas juste un documentaire, c’est un hommage. Alors bon, je ne suis pas à 100% d’accord avec ses découpages sur les styles, j’aurai aimé qu’il pousse certains aspects, qu’il interviewe d’autres personnes, qu’il ne s’arrête pas sur certains sujets que je trouve un peu hors de propos, il n’en reste pas moins que c’est un documentaire excellentissime.

Certaines personnes me connaissant professionnellement apprennent (car je ne m’en cache pas) que j’écoute du métal ; ça les étonne car je ne suis justement pas dans l’archétype de ce qu’ils imaginent du métal, et souvent quand ils s’interrogent sur le métal parce que justement, je ne correspond pas à l’idée qu’ils s’en font, je leur parle de ce documentaire qui pour moi illustre parfaitement et correctement ce qu’est le métal.

Là où j’aurai aimé qu’il s’attarde davantage : à un moment, il essaye définir ce que représente l’ensemble des métalleux du monde entier : une secte, une famille, une communauté ? Personnellement j’aime beaucoup l’idée de tribu qui était le moto de Max Cavalera dans les années 90… Je trouve que ça nous va bien ; je n’aime pas l’idée de secte ou de communauté, je préfère nettement l’idée de faire partie d’une tribu internationale extraordinairement variée et variable, mais toujours fidèle à son essence même : la musique.

Je n’ai pas trop aimé le passage sur les groupies ou sur le sexe en général. Il faut dire que je ne me reconnait absolument pas dans les nanas que je vois souvent en concert, apprêtées pour une sorte de défilé gothique, en quête de leur prince noir ; je n’ai jamais été comme ça ni ne le serait certainement jamais. Moi je me sens beaucoup plus proche de la chanteuse d’Arch Enemy, que j’admire pour sa voix et parce qu’aussi, elle est belle et attirante sans se comporter comme une prostituée de bas étage, sans avoir un accoutrement vaguement morbide mais surtout très aguicheur, comme beaucoup de filles/femmes évoluant dans ce monde.

Juste pour le plaisir, je vous livre la conclusion, que j’aime énormément :


Oui, il a raison ; à quoi ça sert, finalement, d’essayer de convertir qui que ce soit ; si vous n’avez pas les petits cheveux dans la nuque qui se dressent, c’est à dire si vous n’avez pas la fibre, vous ne comprendrez jamais le métal.

Personnellement je ressens cette musique physiquement également, mais tout à fait différemment, c’est une force intense puissante et presque animale qui part de mon plexus solaire, qui me bouleverse au premier abord puis me rempli d’une vie débordante que parfois j’ai du mal à contenir ; quand la vague est passée, je me sens neuve, ressourcée, purifiée (assez contradictoire pour une musique sensée pervertir son public, vous ne trouvez pas ?).

Et pour conclure : ce n’est pas grave (si vous ne comprenez jamais de votre vie le métal), on se débrouille très bien sans vous !

Official Trailer:


Bien à vous,
Maggot

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