samedi 19 mars 2011

Anecdotes de concert IV

La date : mai 1999.
Le Groupe: Cannibal Corpse (again)

Après avoir vu Cannibal deux fois au Gibus, cette fois-ci c’était au Club Dunois. Le Club Dunois (pour ceux qui connaissent pas, les autres peuvent passer au paragraphe suivant) est une salle de concert qui ressemble beaucoup plus à une salle polyvalente de quartier qu’à une vraie salle de concert. Bon OK, y’a une scène, une salle aux dimensions respectables (surtout comparé au Gibus qui est minuscule), dont l’utilisation n’est pas trop chère niveau rapport taille/prix du ticket… Mais les avantages s’arrêtent là comme le prouve la suite de l’histoire…

Je ne me rappelle plus trop bien les groupes présents ce soir là, pour sûr il y avait Krabathor. Ce groupe m’a beaucoup déçue, pourtant je connaissais leur 1er album et j'avais hâte de les voir sur scène. Ils devaient avoir récemment investi dans du matériel haut de gamme parce qu’ils gueulaient contre les slammeurs, arguant que le matériel sur scène était coûteux et que ces derniers pouvaient le casser ou l’endommager… Ce qui m’a semblé être une attitude aux antipodes de celle attendue d’un groupe comme le leur ; une attitude rabat-joie pour tout dire qui, même si personnellement je ne slamme pas, m’a plus agacée qu’autre chose.

Du coup, j’étais frustrée… Pour moi un groupe sur scène subit l’épreuve du feu ; s’il est bon scéniquement, je vais l’adorer ; s’il est mauvais, je regrette d’être venue, je regrette d’avoir dépensé xxx euros (ou xxx francs à l’époque) pour le voir et lui garde une rancœur indéfectible.

Bref, donc une prestation très décevante, mais je ne m’attristais pas pour autant : Cannibal Corpse allait arriver, et cette déception serait vite oubliée.

Donc arrive Cannibal Corpse, grand bonheur, youpi, tralala pouêt pouêt, tout se serait bien passé si…

En plein milieu de ma chanson favorite, a Skull full of Maggots, plus de son, plus d’image. Non, en fait, plus d’images, certes, mais en son, on a entendu d’abord les guitares sans ampli et George sans micro, puis plus rien, puis une foule en colère. Bien entendu, pas contre le groupe, mais qui avait eu la bonne idée de faire sauter les plombs, là ?

Le groupe s’excuse, les roadies s’activent, on descend les rampes de lumière, pendant ce temps là, du personnel du Club rallume les lumières de la salle (et là, vous y êtes à fond, dans l’ambiance salle polyvalente de quartier). Au bout d’une dizaine de minutes, les instruments sont rebranchés, le micro aussi, il n’en faut pas plus à Cannibal pour reprendre a Skull full of Maggots (et comme ils sont très généreux, depuis le début, s’il vous plait), même avec la lumière disons inhabituelle de la salle. Les roadies remontent un premier rack ; les roadies remontent un deuxième et quand ils remontent le dernier, à nouveau, plus de son, plus d’image.

Cannibal a dû déclarer forfait.

Les fans n’étaient pas très contents, mais tout le monde a bien compris que ça n’était vraiment pas possible comme ça.

Du coup, ils sont tous restés, dans la salle, puis devant celle-ci, avec les fans… Le temps qu’ils n’ont pas passé sur scène pour nous, ils l’ont passé avec nous, et franchement, c’était royal !

Le backstage (qui consiste en quelques salles et un grand couloir sur le côté et derrière la scène était totalement ouvert à quiconque voulait y entrer (par contre, on n’y a pas revu Krabathor, en même temps je pense que ça valait mieux pour eux). Ce soir là, ils ont dû signer un nombre incommensurable d’autographes, c’est de ce concert dont j’ai d’ailleurs le plus de photos…

Petite pensée tout de même pour Pat dont c’était le premier concert en France avec Cannibal ; je ne sais (pense) pas s’il attendait cette date avec impatience, mais si c’était le cas, il a dû se dire que les salles en France, c’était vraiment de la merde.

On a tous pu leur parler, aussi longtemps qu’on le voulait. Au début, on pensait qu’au bout d’une heure, ils allaient partir, mais en fait, non, ils restaient. George faisait l’imbécile sur un des bancs devant la salle, Paul est parti chercher du Mc Do… La vie normale, presque…

A un moment, j’ai croisé Paul (je ne leur demandais plus d’autographes, sauf à Pat dont je n’avais pas encore eu la signature), on a pris des photos ensemble… Et je lui ai demandé s’ils n’étaient pas trop dégoûtés d’avoir joué là. En fait, si, il n’était pas content du tout et il l’a été encore moins quand je lui ai appris que le Gibus était toujours ouvert (ce qu’il ignorait), mais que, simplement, la direction avait décidé de ne plus faire que des soirées techno.

Ils ont rejoué encore une fois au Gibus qui, même si cette salle est vraiment petite, avait au moins l’excellent avantage d’avoir une électricité supportant leur matériel. Et puis le Gibus a définitivement fermé ses portes au métal et les concerts suivants ont eu lieu à la Loco.

Pour moi, ça a été la fin d’une grande histoire ; au Gibus, ils étaient vraiment accessibles, présents pour leurs fans. La Loco a une organisation différente et les videurs (la direction ?) n’apprécient pas du tout quand les membres restent pendant des heures avec les fans, à signer des autographes et à parler avec eux.

Bien à vous,
Maggot

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